
Le 19 février 2024, un accident de la circulation survient en matinée sur une artère de Lille. Un SUV rate un virage, percute un feu tricolore qui s’abat sur un autre véhicule. La conductrice de cette voiture est blessée à la tête et aux yeux. Le conducteur du SUV quitte les lieux. Une enquête est ouverte pour blessures involontaires et délit de fuite.
Les vérifications révèlent rapidement que le véhicule appartient à Martine Aubry, alors maire socialiste de la ville. Au volant se trouvait son époux, Jean-Louis Brochen, ancien bâtonnier du barreau de Lille. Malgré une incapacité totale de travail de trente jours pour la victime, l’enquête est classée sans suite le 23 mai 2024.
Le parquet de Lille justifie ce classement par l’existence supposée d’un constat amiable entre les deux automobilistes. Or, ce document n’a jamais été établi. La victime, Alexandra G., affirme avoir refusé cette option lorsqu’elle lui a été proposée par un policier, souhaitant que la procédure judiciaire suive son cours. Jean-Louis Brochen confirme également qu’aucun constat n’a été signé.
Au cours de son audition, l’époux de l’ancienne maire reconnaît un « écart sur la gauche » lié à un moment d’inattention, mais conteste le délit de fuite, affirmant ne pas avoir vu qu’un autre véhicule avait été touché. Une témoin évoque pourtant une conductrice au « visage en sang » tandis que le véhicule responsable quittait les lieux. La fuite parallèle du dossier vers l’hôtel de ville, révélée par Mediapart, a donné lieu à de simples rappels à la loi pour les agents impliqués.
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