
Que se passe-t-il dans la tête des maires, ou des candidats déclarés ? C’est la question que l’on peut se poser au regard des agissements de certains. Nous avons tout d’abord le maire de Saint-Jean-de-Maurienne, Philippe Rollet, coutumier du fait. L’élu savoyard vient de publier un arrêté municipal adressé au Père Noël, l’invitant à offrir des cadeaux « made in France » et à valoriser les savoir-faire industriels, forestiers et humains de la vallée de la Maurienne. Si l’intention de soutenir le commerce local est louable, le procédé est plus que contestable et devrait, si une plainte est déposée, conduire à l’annulation de cet arrêté. Que fait le préfet, alors qu’un arrêter municipal ne peut pas se substituer à une loi nationale ? En cela il devrait être poursuivi.
La libre concurrence ne saurait s’entourer de ce genre de méthode, il n’a pas autorité pour décider ce que ses administrés doivent acheter, consommer et pourquoi pas penser, c’est sans doute la prochaine étape. Le problème n’est pas que des articles étrangers existent et se vendent, d’ailleurs heureusement qu’il y en a, comme des bûches qui ne sont pas faites en boulangerie et que les plus modestes peuvent néanmoins acquérir à des prix raisonnables, parce que ce maire est bien gentil mais si des gens se rabattent sur de telles pâtisseries, c’est bien à cause du prix ! Leur propose-t-il de verser la différence pour soutenir le commerce local ?
Non, comme toujours, ces gens savent donner des leçons de morale mais sans en assumer les conséquences, ni même les envisager, du genre « accueillez des migrants mais chez vous, mais pas chez moi »! Le souci vient du fait que les produits artisanaux s’ils ont le mérite de la qualité, sont souvent interdits pour les moins argentés, c’est une question de pouvoir d’achat, ce maire ne doit pas voir les choses de cette façon. Mais dans un pays où les règles les plus basiques de la liberté sont bafouées tous les jours, ce genre de conduite ne choque plus. Si le consommateur est intimidé par des contrôles de police pour acheter certaines marchandises au détriment d’autres, les concurrents seront fondés à demander réparation auprès de ce maire, et la justice ne pourra faire autrement que de le condamner. Le pouvoir rend fou. Dans un style tout aussi soviétisé de contrôle absolu de tout, il y a le, s’il est élu maire de Bordeaux, le candidat LFI Nordine Raymond (photo) qui « ira ouvrir les portes lui-même » de propriétés privées afin d’y installer des sans-abri. « À l’heure où je parle, près de 2 000 personnes vont de nouveau dormir dans la rue dans la métropole bordelaise. Il faut d’urgence réquisitionner les logements vacants pour loger tout le monde », a préconisé la tête de liste lors du lancement de sa campagne, le 5 décembre dernier. Et d’annoncer ses premières mesures s’il prend la tête de la ville : « Notre patrimoine municipal inoccupé sera immédiatement réhabilité pour accueillir toutes les personnes à la rue et de manière inconditionnelle ». On suppose qu’il parle de la propriété des Français qui ne sont « pas de papier » évidemment. On savait qu’ils souhaitaient tout collectiviser pour loger leurs amis « chances pour la France » et ils viennent de le confirmer sans même se cacher ou tenter de masquer leur désir. Le seul petit bémol, si tant est que cela en soit un pour cette engeance, c’est que c’est un droit constitutionnel, reconnu dans la Déclaration des droits de l’homme, dans son article 17. Le délire de ce parti est total, ils sont en roue libre, ne respectent plus rien ni personne, agissent comme de purs staliniens. Les gens du RN ont fort heureusement vivement protesté.
Il est vrai que Macron a donné l’exemple en tordant systématiquement le cou à notre Constitution et aux règles de droit en général pour faire ce qu’il voulait. Le pli est pris et chacun y va de son arbitraire pour décider ou proposer des mesures sans plus considérer ce qui est juridiquement possible de faire, ce qui est légal ou pas. Il y a une dérive inquiétante de la part de nos élus et responsables, qui doit cesser avant que les abus ne soient irréversibles ou que des réactions violentes ne naissent de ces pratiques insupportables. Le plus simple serait que ces maires, ces candidats ne soient pas élus, mais dans un pays ou la réflexion et l’analyse semblent avoir déserté les esprits, rien n’est moins évident. Le bon sens devrait inciter les citoyens à ne pas voter pour ces gens-là, quels que soient par ailleurs les programmes avancés. Tenir de tels discours est en soi un signal suffisamment fort pour éviter de donner un mandat à ce type de personnage. Mais tant qu’une autorité supérieure ne sera pas à même de réprimer ses méthodes, le risque de voir des élus s’asseoir sur les règles de droit va se multiplier.
Il est impossible que les personnes concernées ne soient pas au courant de l’énormité qu’ils disent. Au RPF nous sommes farouchement opposés aux restrictions des libertés que nous considérons comme fondatrices d’un état de droit. Toute atteinte, restriction sans base légale, devrait être sanctionnée sévèrement. De même que nous sommes attachés au droit de propriété et à son inviolabilité. Nous sommes favorables au renforcement de sa protection et certainement pas à son abolition comme le veut LFI… on aimerait bien que les partis dits d’opposition s’expriment sur ces sujets. Mais encore une fois la mollesse structurelle des réactions, voire leur totale absence est choquante. Plus personne n’ose s’insurger, poser un diagnostic, on se contente de laisser faire, laisser dire dans une acceptation qui ressemble davantage à une démission qu’à une marque de responsabilité. Les esprits abandonnent quand les volontés abdiquent sous la pression du politiquement correct, de cette exigence à ne plus froisser et à refuser de se dresser, d’afficher ses convictions, comme si ces dernières étaient prédéfinies par la gauche et qu’il était mal venu d’avoir un avis diamétralement opposé. Il est temps que les caractères s’affirment que le parler vrai ne soit pas simplement un slogan mais une réalité. Ce n’est pas s’opposer qui est choquant c’est ne pas le faire vraiment.
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