Et, ils le réorganisent le monde, « Notre » monde, comme par exemple à Las Vegas. Fini les foules d’Américains moyens venant s’empiffrer dans des buffets à 20 dollars, dans des chambres au même tarif et jouer au blackjack avec un billet de 5 dollars. La ville du « vice » en peu de temps est devenue la ville du tour de vis…
Jusqu’à 2020, Vegas était un luna-park pour adultes et familles, c’était à la bonne franquette, un plaisir de « luxe » abordable pour quidams, traités en VIP sans en être un… Puis, comme partout, les grossiums de la finance ont voulu tout croquer et s’accaparer. Le « Strip », l’avenue traversant de part en part la ville est devenue le terrain de jeux d’une dizaine de milliardaires, qui ont racheté à coups de milliards les hôtels/casinos, et qui depuis le Covid, organisent l’assèchement de tous les commerces. Ils ont même détruit des casinos historiques comme le Tropicana de 1957 remplacé par un stade de baseball. Ils ont transformé le paradis du divertissement en machine à cash corporative, extrayant maintenant 60 milliards de dollars annuellement…
Ce pactole est généré par : des prix de chambres délirants avec en plus un tas de taxes ou frais cachés qui font exploser la note, rendant l’expérience comme d’un parfum d’arnaque. Il en va de même pour les billets d’avion, les restaurants, les parkings, les spectacles et n’importes quels services ou animations. Vegas est devenu un lieu, où il fait mauvais séjourner pour une famille ou une bourse modeste. Encore un de ces endroits qui sélectionne par l’argent et qui essore le porte-monnaie. Ce qui fait que des milliers d’emplois ont été perdus : 3 400 licenciements qu’en novembre 2025. Des familles entières qui avaient fait le pari d’une vie dans l’hôtellerie et l’industrie du jeu dans cette cité du Nevada se retrouvent sur le carreau. Le nombre de SDF a explosé, des centaines de personnes sont conduits à vivre dans les canalisations des égouts de la ville. Le taux de criminalité est en hausse constante, et comme la mairie collecte de moins en moins de taxes, il y a de moins en moins de forces de l’ordre pour réguler ce gâchis organisé. Ces « corporates » tentaculaires ont tout truqué, même à redéfinir le hasard : d’un seul zéro à jouer sur la roulette, aujourd’hui, il y en a trois ; avec ça, allez donc gagner… Oui, ce remodelage est dû à la volonté d’un petit groupe d’individus qui a fait le pari des corporations, des ultras riches et du blanchiment d’argent. Des travailleurs du Strip sur une vidéo brisent le silence sur le vide orchestré de Sin City en 2025. Croupiers, barmans et personnels hôteliers confessent comment les casinos ferment délibérément des tables de jeu, gardent les chambres dans le noir même quand les clients font la queue. Les touristes ordinaires sont essorés en appliquant des prix hors normes et en donnant moins pour plus cher. C’est une diminution drastique des visiteurs, mais pour plus d’argent qui rentre, et donc, des leviers plus puissants pour le contrôle, la corruption et les grosses magouilles de l’entre-soi des puissants. La marotte de ces affamés du pognon est de rester entre eux et de ne partager avec d’aucuns. Ils ne font en fait ces milliardaires qu’appliquer les recettes qui sévissent partout dans le monde, où, des individus sont capables de mobiliser des capitaux égaux ou supérieurs au PIB d’un pays, sans avoir à rendre surtout de compte à personne. Cette stratégie s’applique à l’échelle de cette ville, mais aussi au niveau des gouvernements et des institutions, partout : « money talks ». Pour eux, la masse humaine n’est qu’un avatar les empêchant de vivre selon leurs lois, leurs désires et leurs fantasmes. L’un d’eux, Warren Buffett a raison quand il affirme qu’il existe « bel et bien une guerre des classes, mais c’est ma classe, la classe des riches qui fait la guerre et c’est nous qui gagnons. »[i]
Vivre au-delà des humains. Avant 2020, les tables des casinos étaient ouvertes à tous vents et à tous observateurs. Des employés de Vegas ont pu observer des arrivées de personnes portant de grosses mallettes… Comme les tables des « High rollers » sont aujourd’hui installées dans des clubs privés VIP à portes closes, il est loisible de « perdre » 5 millions, sans témoin et ainsi, de rendre n’importe quel argent sale plus propre que propre. Éloigner la plèbe a l’avantage après certainement un « redésigne » de ne faire venir que les conventions des grandes multinationales où les décisions importantes sur la société civile pourront se construire en toute quiétude, sans témoin gênant. Comme des « Bilderberg » disséminés dans ce point du globe, mais certainement ailleurs aussi. Le processus « démocratique » va se jouer dans ces lieux feutrés, fermés aux tout-venants. Le vote, encore plus qu’aujourd’hui se résumant à un exercice de vide, avec des candidats prétextes suivant une feuille de route pré-écrite. Il y a une obsession de rester entre-soi, et cela, à tout niveau. Regardez Sarkozy vivant dans le périmètre hyper surveillé et gardé de la Villa Montmorency, pire qu’un coffre-fort. La fille de Bernard Arnault mariée à Xavier Niel qui a acheté un pied-à-terre à Cap Férat pour 12 millions, et pas question pour le peuple de s’en approcher, à part le petit personnel. Encore plus « je me la pète ». Le papa Arnault, qui a décidé de passer un peu de temps à Cuba. Mossieur débarque avec son yatch de 101 mètres, le Symphonie et l’amarre dans la baie de La Havane.[ii] Afin que le patron de LVMH puisse jouir tranquillement de son noël cubain, les autorités ont bloqué les alentours du navire de luxe à la population locale. Des voitures de police interdisent aux pêcheurs l’accès à cette partie du Malecón, le mythique front de mer. Un choix qui restreint l’activité des pêcheurs, au moment où le pays est dans une crise sanitaire et économique et dans une ville où les habitants font la queue pour manger. Partout, on crée des passe-droits pour eux, afin qu’ils « honorent » de leur auguste présence, une plage, un port, une station de ski ou une ville. Prenez Courchevel, où la population native a dû déménager « en bas » pour laisser la place aux 5 étoiles et aux chalets à 10 millions. Partout, sur cette planète, ces ultras riches font qu’ils débarrassent le terrain des indésirables, ces natifs qui doivent se débrouiller pour se loger ailleurs et qui pourtant pour beaucoup sont au service de ces « patrons » capricieux et exigeants. Autre exemple, les « ressorts » aux Philippines où cette caste fortunée a réussi à acheter le littoral, si bien que pour le filipino moyen, le weekend, il doit payer pour allonger sa serviette afin de profiter du soleil. Et Paris, cette ville au tissu social monochrome. Une cité où la trame populaire a disparu, et où la gentrification est conquérante ; des rentiers, des fortunés et des bobos friqués, si bien que la capitale est devenue un des lieux en Europe des plus ennuyeux, car les discothèques, les restos de nuit et autres activités nocturnes dérangent ce petit monde qui a besoin de dormir et qui de toute manière ne se mélange pas. Que ce soit à Vegas avec les SDF dormants dans les égouts et Paris avec ces tentes disséminées un peu partout, combien d’endroits sur terre où se côtoient la pire misère et la plus grande fortune ? Cela devient une norme acceptable et acceptée par beaucoup. Le peuple serre les fesses en ne voulant pas tomber dans la catégorie miséreuse, et aspire à travers la presse people à ressembler à ces vampires.
Au temps des milliardaires. Retournons à Vegas. 10 milliardaires ont balancé 60 milliards pour racheter presque entièrement les 4 km du Strip.[iii] Puis, ont systématiquement poussé dehors les habitants, souvent leurs employés et les touristes lambdas. Transformant cette usine à « rêve » à bas prix en un cauchemar déshumanisé et marchant ou au lieu d’avoir un croupier devant vous vous avez un écran, il en va de même pour les barmans robots et les femmes de ménage remplacées par des robots livreurs de serviettes et des drones livreurs de plats. Cette organisation est faite pour le commun, le rien. Parallèlement, des services et des lieux super VIP sont là pour contenter une clientèle sélectionnée ayant les moyens de dépenser des millions, afin d’assouvir tous leurs désirs et caprices. En fait, est recréé ce que l’on voit partout ; un monde à deux vitesses pour les happy few et « le reste ». Dernier exemple de folie furieuse : à Rio de Janeiro, certaines personnalités n’ont plus à se mêler à la plèbe. Ils arrivent dans leur jet privé, un hélicoptère les emmène sur le toit de leur gratte-ciel, comme ils occupent le dernier étage, le penthouse, ils entrent directement chez eux, ainsi, ils n’ont pas à connaître la promiscuité avec d’autres humains, à souffrir des embouteillages et les affres d’une mégapole. C’est le cas de le dire, ils ne touchent plus terre, sont hors-sol. Pour leurs départs vers leurs résidences disséminées partout dans des endroits paradisiaques, ils font le « chemin » inverse jusqu’au jet, sans n’avoir eu aucun contact, sauf avec une armée de larbins et d’assistants.
La dystopie sied cette caste. Il n’y a pas que la division sociale et géographique souhaitée par ces 3 000 et quelques milliardaires, il y a aussi la volonté de transformer la société civile à leur image. Les 9 milliardaires en France possédant 90% des medias + les instituts de sondage + les politiques qui leur mangent dans la main. Ces personnages en France et dans le monde pèsent de tout le poids de leur argent sur des décisions primordiales au bon fonctionnement du monde… Qui devient de plus en plus « le leur », de monde. Il n’y a pas de formule exacte, mais les rapports d’Oxfam[iv] montrent une corrélation forte : la création de milliardaires est liée à l’augmentation de la pauvreté et des inégalités, avec des chiffres indiquant qu’un nouveau milliardaire apparaît souvent pendant que des millions de personnes tombent dans la pauvreté. Donc ?
Le ruissellement n’existe pas, ces gens-là engrangent et sont peu partageux. Ces non élus influent bien trop sur nos vies. Comme ils s’ennuient, ils font des choses comme envoyer des richissimes dans l’espace, ou dans des sous-marins qui implosent ou autres folies de mariage en louant la ville de Venise, le château de Versailles. Et pendant ce temps-là, sur les 8 milliards d’individus, combien crèvent (c’est le mot.) de faim, de misère et de maltraitances. Ça n’a pas l’air de vraiment les bouleverser, tellement obsédés qu’ils sont d’amasser, d’engranger et de dominer. Alors, quelle solution contre ces psychopathes ?
À plusieurs reprises, l’humanité a été obligée de se « nettoyer » de sa caste dominante, bien trop écrasante. 1789, la révolution bolchevique, la fin de l’empire chinois, etc. Un système changé violemment par un autre qui, après un certain temps n’a fait que ressembler à celui qu’il remplaçait… Cependant, il y a eu une redistribution des cartes et de nouvelles têtes sont apparues, donnant ainsi pendant un temps un souffle nouveau. Jamais dans l’histoire humaine des individus, des familles, des groupes contemporains n’ont eu autant d’outils de domination à leur service afin d’asservir leurs semblables. Alors, que pouvons-nous donc faire ?
Tu peux tout faire !
T’empaqueter dans le désordre,
Car n’oublie jamais que…
Le désordre, c’est l’ordre, moins le pouvoir.[v]
Georges ZETER/ décembre 2025
Vidéo : LES LOCAUX RÉVÈLENT : 10 Secrets INTERDITS que Vegas Cache aux Touristes
[i] https://atlantico.fr/article/decryptage/warren-buffett-a-t-il-raison-quand-il-affirme-que-la-lutte-des-classes-existe-et-que-ce-sont-les-riches-qui-sont-en-train-de-la-gagner—vincent-de-gaulejac
[ii]https://www.facebook.com/sudouest.paysbasque/posts/en-vacances-%C3%A0-cuba-le-milliardaire-bernard-arnault-prive-les-havanais-de-poisson/1466156395516429/
[iv] https://www.oxfam.org/fr/communiques-presse/les-1-les-plus-riches-empochent-82-des-richesses-creees-lan-dernier-la-moitie-la
[v] Léo ferret : il n’y a plus rien
https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/ces-milliardaires-qui-reorganisent-265600

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