
On doit ce record de réactivité à France Culture, présentée souvent comme le vaisseau haut de gamme de la flotte médiatique d’État. Publié à 11h06, l’article de l’antenne publique évoque une icône « inoubliable et controversée » qui a fait « polémique » par ses positions politiques. Il souligne les « condamnations pour propos racistes » et les « déclarations anti-immigration » de BB. En guise de pièce à conviction, la radio cite une alerte qu’avait lancée l’actrice à l’occasion de l’aïd el-kébir : « On égorge femmes et enfants, nos moines, nos fonctionnaires, nos touristes et nos moutons, on nous égorgera un jour, et nous l’aurons bien mérité. » Une phrase que certains trouvent haineuse, d’autres fort clairvoyante.
À 12h30, c’est au tour de Libération de faire son petit vomi. « Brigitte Bardot, la dérive vers la haine raciale », titrent ainsi deux journalistes en mal d’inspiration. Le reste de leur misérable papier est à l’avenant, accusant BB de « diatribes xénophobes et d’attaques contre l’islam », de « sorties à l’emporte-pièce », de « tribunes contre l’abattage halal et autres éloges appuyés de Marine Le Pen ». Pour finir de convaincre ses lecteurs de l’infamie complète de la défunte comédienne, le quotidien rappelle qu’elle avait exprimé sa sympathie envers Philippe de Villiers, « héraut des identitaires et autres cathos radicalisés »…
Le bal des anti-Bardot
À 13h03, Le Monde entre dans la danse. L’article de l’ex-quotidien de référence ne s’embarrasse pas de nuance : « Brigitte Bardot, trente ans de sympathie pour l’extrême droite », nous assure-t-on, d’entrée de jeu. S’ensuivent le rappel des condamnations pour « propos racistes », les abjectes « idées d’extrême droite », la proximité forcément coupable avec les Le Pen, les propos « islamophobes », sa nostalgie d’une France « jugée disparue », sa détestation du « vivre ensemble »… « Bardot l’actrice était celle du Mépris, Bardot la politique celle de la haine raciale », juge le journal.
Peu après 14h, BFM TV s’y met à son tour et dénonce la « dérive ultra-droitière » de Bardot. La chaîne propose alors un sujet vidéo (probablement monté plusieurs semaines en amont) qui dénonce la « dérive nationaliste » de BB, ainsi que ses « penchants homophobes ». Plus fort, encore : après avoir loué l’indépendance et la liberté de l’actrice sur la question du féminisme, la chaîne présente soudainement l’égérie comme une sotte sous influence, sans « colonne vertébrale politique », dont les opinions politiques s’expliqueraient par son mariage, en 1993, avec Bernard d’Ormale, ami de Jean-Marie Le Pen. « Bardot, c’est comme la femme du médecin qui ouvre la porte et qui prend les rendez-vous. Elle a épousé M. d’Ormale, Front national, eh bien, elle a le langage du Front national », explique ainsi la chanteuse Régine, citée comme une caution sérieuse par la chaîne. « Elle parle sans filtre et elle ne comprend pas la portée de ce qu’elle dit », ajoute encore le biographe Yves Bigot, à deux doigts de traiter Bardot de jolie plante verte.
Après d’autres saletés publiées par France 24 (« L’icône Brigitte Bardot, de la cause animale à l’extrême droite », 14h32) et l’INA (« Brigitte Bardot a longtemps flirté avec l’extrême droite », 15h00), le papier le plus injurieux est venu de France Info, autre média public. Écrit par une certaine Farida Nouar, l’article en question est une compilation de verbatim uniquement à charge, recueillis auprès de cinéphiles parisiens croisés dans le Quartier Latin. Une faune très représentative du peuple français, donc. Ces anonymes « peinent à rendre hommage à Brigitte Bardot » et disent retenir, finalement, « peu de choses de sa carrière d’actrice ». « Je ne dirais pas que c’était une très grande actrice », débute l’un deux. « Je trouvais que c’était une actrice médiocre », renchérit un autre. « Il n’y a que Clouzot qui a réussi à sortir quelque chose de cette petite créature », estime un troisième. Mais ne se serait-elle pas un peu améliorée, au fil des années ? « Oui, quand elle est tombée sur Godard, effectivement, elle a dû faire un petit effort, répond un dernier cinéphile. Mais « améliorer », je crois que c’est un bien grand mot »… « Même quand tout le pays lève le pied à l’occasion de la trêve de Noël, la presse de gauche poursuit son entreprise de méchanceté », a réagi, sur X, Jordan Bardella.
La haine de la France
Sans surprise, les trolls affiliés à l’extrême gauche ont tout particulièrement brillé par leur indécence. « On s’en bat les couilles, de la mort des racistes », a élégamment tweeté un certain « journaliste sans actualité » franco-algérien. Chroniqueuse de Radio Nova – propriété du banquier d’extrême gauche Matthieu Pigasse -, Alice de Rochechouart s’est ouvertement réjouie de la mort de BB, estimant qu’il ne fallait avoir « aucune pitié envers ces connards de fascistes ».
Face à tant de haine et de vilenie, laissons le mot de la fin à Henry-Jean Servat, grand ami de Bardot. « Comme d’habitude, quelques lâches, anonymes, n’ayant rien fait de leur vie, se maculent en venant salir Brigitte, ses combats et ses actions en faveur des animaux. Ne faites pas de pub à ces vraies merdes, ne leur répondez pas, laissez-les dans leur vomi. » Voilà qui est dit, et bien dit.
Jean Kast
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