DEVANT L’HISTOIRE QUELQUES REMARQUES NON SYSTÉMATIQUES

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L’histoire : un no man’s land ?

De l’homme qui attache une importance particulière à l’histoire, on dit volontiers qu’il se sent mal à l’aise dans le présent et qu’il cherche à se reporter par le rêve aux époques qu’il préfère ; et, pour cette raison, qu’il est “conservateur”. Pour décrire ce comportement, qui prend aujourd’hui l’allure d’une épidémie, on a créé le terme de « nostalgie ». La nostalgie constitue un phénomène aux aspects multiples et sur lequel il n’est pas facile de porter un jugement. Mais elle ne semble pas dépendre d’attitudes intellectuelles fondamentales. Il existe des conservateurs nostalgiques et des conservateurs qui ne le sont pas, tandis que d’innombrables non-conservateurs éprouvent d’intenses nostalgies. De toute façon, la nostalgie n’est pas un élément constitutif du conservatisme ; et le fait qu’il soit ou non nostalgique ne permet pas de dire de quelqu’un qu’il est ou n’est pas conservateur. Lire la suite

Quand donnera-t-on la parole aux régions ?

Au départ, les élections régionales et départementales devaient avoir lieu en mars 2021. Invoquant la crise sanitaire, on a officiellement décidé de les reporter en juin. Mais de l’aveu, faussement confidentiel, de Jean-Louis Debré, chargé par le pouvoir d’étudier la régularité constitutionnelle d’un tel report, l’intention du gouvernement tend, en fait, à les fixer en 2022, après le scrutin présidentiel. Lire la suite

L’héritage de Donald Trump

L’héritage de Donald Trump

Dans Présent, Christian Daisug souligne qu’aucun président à un seul mandat n’a quitté la Maison-Blanche avec 75 millions de voix, 51 % d’opinions favorables et les deux tiers des membres de son parti d’accord pour une future candidature à la magistrature suprême. Alors que le vaincu est en général promis à la solitude et à l’opprobre, Donald Trump semble au contraire grandi dans l’épreuve. Voici l’inventaire de ce qu’il laisse au Parti Républicain :

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L’affaire Duhamel rend Emmanuel Macron et Édouard Philippe très fébriles…

Parmi les articles parus sur l’affaire Duhamel, l’un d’eux est passé relativement inaperçu. Pourtant, il émane de la source, bien informée, qui a révélé l’affaire au grand public : Ariane Chemin et Le Monde. Et il décrit, précisément, l’état d’esprit qui règne à l’Élysée et autour de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe : « fébrile »« tétanisé ». Il paraîtrait qu’«  surveille chacun de ses rebondissements comme le lait sur le feu ». Une fébrilité qui s’est d’abord traduite par une condamnation tonitruante : « Ces témoignages, ces paroles, ces cris, plus personne ne peut les ignorer. […] Le silence construit par les criminels et les lâchetés successives, enfin, explose. » Comme si le pluriel et la posture permettaient de noyer dans un mouvement général et anonyme l’encombrant . Lire la suite

La pire des violences est celle des élites qui défendent leur domination.

Michel Maffesoli nous a accordé une interview sur le bilan d’une année hypocondriaque, passée à parler de maladie, et à la craindre. Il s’exprime notamment sur la stratégie de la peur, qui déploie la violence des élites pour conserver le contrôle de la société. 

http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2021/01/30/la-pire-des-violences-est-celle-des-elites-qui-defendent-leu-6294180.html

L’arrière-plan du “national-bolchevisme” : Versailles et l’occupation de la Ruhr 2/2

Le spectre de Rapallo

C’est ce désastre économique qui a conduit la France dans l’aventure de la Ruhr. Mais il y avait, selon Bariety, une autre raison, moins avouée : la terreur qu’inspirait à la France la conclusion des Accords germano-soviétiques de Rapallo (avril 1922). Le Reich faisait implicitement savoir qu’il n’était plus seul et que les Alliés occidentaux avaient intérêt à réviser Versailles ou, du moins, à l’édulcorer. Londres interprète Rapallo dans le même sens et les partisans britanniques de l’apaisement estiment qu’il faut procéder à une révision de façon à ancrer l’Allemagne dans l’Occident. Paris réagira plus passionnément : on y imagine l’alliance du potentiel industriel et technologique allemand avec la puissance révolutionnaire que déploie la nouvelle Russie et avec sa démographie galopante… La structure globale des relations internationales, favorable à la France, s’effondrerait si un axe Berlin/Moscou voyait le jour. L’État-major français et le ministre de la Défense, Maginot, font aussitôt pression sur Poincaré pour qu’il réagisse face à ce danger. Lire la suite